Traitement hormonal substitutif : Nouvelles données de l'étude Million Women Study (MWS)

02/05/2005
L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a pris connaissance de nouvelles données de l'étude anglaise MWS publiées dans le magazine Lancet, samedi 30 avril 2005, portant essentiellement sur l'augmentation du risque de cancer de l'utérus chez des femmes recevant certains types de traitements hormonaux substitutifs (THS). Ces nouvelles informations ne changent pas les conclusions concernant les traitements hormonaux substitutifs lorsqu'ils sont utilisés conformément aux recommandations déjà émises par les autorités de santé.

L'étude anglaise MWS a été menée de 1996 à 2001 auprès de plus d'un million de femmes ménopausées, dont l'âge se situe entre 50 et 64 ans.

Les nouvelles données disponibles confirment une augmentation du risque déjà identifié de cancer utérin chez les femmes recevant un traitement hormonal substitutif par estrogène seul par rapport aux femmes non traitées. L'augmentation de risque est également observé chez les femmes recevant un autre traitement hormonal substitutif, la tibolone.

En revanche, aucune augmentation du risque de cancer utérin n'est observé chez des femmes utilisant un traitement combinant un estrogène avec un progestatif pendant une partie du cycle. Le risque de cancer de l'utérus diminue lors de l'utilisation des traitements associant un estrogène à un progestatif tout au long du cycle.

Le risque de cancer du sein et le risque de cancer utérin diffèrent selon le type de THS utilisé. Ces données doivent être prises en considération pour chaque femme lors de l'instauration d'un THS. Ainsi, l'Afssaps souhaite rappeler que le THS est indiqué :

  • chez les femmes souffrant de troubles du climatère notamment bouffées de chaleur… avec un retentissement important sur la qualité de vie. Un THS peut être instauré si la femme le souhaite, à la dose minimale efficace, pour une durée la plus courte possible, avec une information claire sur les risques. Une ré-évaluation régulière du rapport bénéfice/risque doit être assurée ;
  • chez les femmes ménopausées présentant un risque élevé de fractures mais seulement en cas d'intolérance ou de contre-indication aux autres traitements indiqués dans la prévention de l'ostéoporose.

Aussi, pour chaque patiente, la prescription et la poursuite d'un THS doivent être décidées en fonction du bien-fondé de l'indication et des risques encourus. Dans tous les cas, l'Afssaps rappelle que toutes les femmes traitées par THS doivent bénéficier d'une ré-évaluation régulière de leur traitement, au moins une fois par an.

Contact presse : Aude Chaboissier Tél. 01 55 87 30 33 - aude.chaboissier@afssaps.sante.fr