L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé rappelle que tous les médicaments mis sur le marché français font l’objet d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) délivrée au niveau national ou au niveau européen. Cette autorisation se fonde sur l’ensemble des données scientifiques disponibles pour évaluer le rapport bénéfice/risque du médicament au moment de l’AMM. Ce rapport bénéfice/risque est ensuite suivi tout le long du cycle de vie du produit de façon régulière. L’attention porte sur tous les médicaments, y compris les plus anciens pour lesquels l’agence a engagé un processus de révision du rapport bénéfice/risque des AMM.
Les prises de position diverses émanant parfois d’universitaires, concernant des listes de médicaments utiles ou inutiles voire dangereux ou à « déprescrire », sont toutes respectables, mais n’engagent que leurs auteurs. En aucun cas, ces listes émises à titre personnel indépendamment des autorités sanitaires ne font référence.
Les autorités sanitaires mettent à la disposition des professionnels de santé et des patients, en particulier via la base de données publique des médicaments, les informations de référence sur l'ensemble des médicaments. Cette base de données administratives et scientifiques sur les traitements et le bon usage des produits de santé est mise en œuvre par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), en liaison avec la Haute Autorité de santé (HAS) et l'Union nationale des caisses d'assurance maladie (UNCAM), sous l'égide du ministère des Affaires sociales et de la santé. Des données de référence sont également disponibles sur le site de l’agence européenne du médicament. Elles permettent donc de recouper l’ensemble des informations provenant des autorités compétentes en la matière. En cas de doute, le patient doit se tourner vers son médecin qui est le seul à pouvoir juger de l'adéquation de son traitement à sa situation individuelle.
Le médicament est la réponse proposée à une pathologie donnée. C’est parfois la concrétisation de l’accès à l’innovation thérapeutique dans des domaines où il n’existait pas encore de réponses médicamenteuses. La rapidité du développement des médicaments pour répondre aux infections à VIH est ainsi connue de tous et a permis de sauver de nombreuses vies. D’autres médicaments sont moins spectaculairement efficaces mais permettent d’améliorer la qualité de vie des patients ce qui, au quotidien, représente pour ces derniers un avantage important. L’équilibre bénéfice/risque doit donc être évalué au cas par cas sans systématisation douteuse.
L’ANSM met en garde sur le risque de déstabilisation et de confusion que ce type de liste peut provoquer chez les patients. Un médicament mal pris, soit parce que l’on diminue les prises soit parce qu’on les interrompt temporairement est un médicament moins efficace. Le danger est de ne pas correctement traiter la maladie pour laquelle le traitement est administré. Ces listes comportent également des erreurs manifestes malgré toute l’attention que leurs auteurs y ont portée. Ainsi à titre d’exemple, la liste rendue publique en octobre 2013 cite l’almitrine (Vectarion®) qui est retirée du marché depuis le 25 juillet 2013 suite à une décision européenne prise à la demande de la France. Ou encore, ces listes font l’actualité avec des données connues depuis longtemps. Les AINS de type coxib sont connus pour leur profil de risque depuis 2004. Seuls deux molécules de cette classe (coxib) sont sur le marché français. Les prescripteurs ne les utilisent plus en France que de façon très limitée dans des indications ciblées.
L’agence invite les patients qui souhaitent s’informer sur les médicaments à consulter la Base de données publique des médicaments (www.medicaments.gouv.fr ) et à ne pas interrompre leur traitement sans en avoir discuté avec leur médecin traitant ou avec leur pharmacien.