Dans un article[1] publié dans le revue Transfusion Clinique et Biologique, issu d’une collaboration entre l’ANSM et la Faculté de Pharmacie de Paris, les auteurs retracent l’évolution en France de l’analyse des risques de transmission de la maladie de Creutzfeldt-Jakob par le sang et ses dérivés, entre 1990 et 2010. Cette revue contribue à comprendre comment les données scientifiques pertinentes ont été exploitées pour construire cette analyse dans une perspective de décision de santé publique.
Le risque de transmission de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (agent infectieux transmissible, responsable d’encéphalopathie spongiforme bovine - ESB), par le sang et les produits dérivés du sang (notamment les médicaments dérivés du plasma, tels que les facteurs de la coagulation ou les immunoglobulines) a été au centre des préoccupations des autorités sanitaires dès les années 1980, avec un regain d’intérêt dans les années 1990 avec l’apparition d’une part de l’épidémie de "vaches folles" en Angleterre et les premiers cas de variant de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (vMCJ) en 1996.
Les auteurs, Marc Martin (ANSM) et Jean-Hugues Trouvin (Université Paris-Descartes), rappellent comment l’analyse de risque a été conduite par les autorités françaises tout au long de la période 1990–2010, les hypothèses de travail qui ont été utilisées et révisées au fur et à mesure de l’évolution des connaissances scientifiques. A ce jour, 27 cas de vMCJ ont été identifiés en France, et les dernières projections avancent qu’il pourrait y avoir au total une centaine de cas en France sur une période de 60 ans. En ce qui concerne les produits sanguins labiles, le risque de transmission est avéré, mais compensé par le bénéfice attendu d’une transfusion sanguine. En revanche, aucun cas de transmission avec des produits sanguins stables préparés suivant les méthodes de préparation mises en œuvre en France depuis les années 90 n’a jusqu’ici été documenté, ce qui corrobore les analyses de risque conduites depuis les années 2000 qui ont toujours conclu à un risque extrêmement limité avec les médicaments dérivés du plasma, s’il existe.
[1] Risk of transmission of Creutzfeldt-Jakob disease via blood and blood products. The French risk-analysis over the last 15 years
Risque de transmission de la maladie de Creutzfeldt-Jakob par le sang et ses dérivés. L’analyse de risque Francaise au cours des 15 dernières années M. Martin a,∗, J.-H. Trouvin a,b Q1
a French Agency for safety of medicines and health products (ANSM), 143, boulevard Anatole-France, 93285 Saint-Denis, France
b University Paris Descartes, School of Pharmacy, 4, avenue de l’Observatoire, 75006 Paris, France.
Transfusion Clinique et Biologique, Volume 20, Issue 4, September 2013, Pages 393-394
Publication en ligne :
http://authors.elsevier.com/sd/article/S1246782013004825