Ce système s’applique aux nouveaux produits en cours de développement, afin que les développements pédiatriques soient inclus dans le plan de développement global du nouveau principe actif, mais s’applique aussi aux médicaments déjà autorisés, y compris ceux n’étant plus couvert par un brevet.
La nature des obligations / récompenses (sous forme de prolongation de la durée du brevet d’exclusivité du produit) prend en compte le statut du produit évalué en pédiatrie :
Il est soumis par le laboratoire pharmaceutique en vue de toute nouvelle demande d’AMM, ou lorsque pour un produit autorisé une modification de l'AMM est proposée (extension d’indication thérapeutique, nouvelle forme pharmaceutique ou nouvelle voie d’administration).
Le laboratoire doit détailler le programme de développement (notamment les essais cliniques) envisagé pour fournir des données visant à démontrer la qualité, la sécurité et l’efficacité du médicament dans les différentes catégories d’âge pédiatriques. Il devra aussi spécifier les mesures envisagées pour adapter la formulation du produit en vue d’améliorer sa sécurité, efficacité, acceptabilité, ou son usage dans les différents sous-groupes d’âge (par exemple mise au point d'une nouvelle forme galénique utilisable chez les nouveau-nés). Il pourra aussi mentionner le plan de suivi de pharmacovigilance ainsi que le plan de gestion de risques à prévoir en fonction des caractéristiques du produit.
Une demande de dérogation est prévue pour les médicaments n’ayant pas d’intérêt chez l’enfant (par exemple pour les pathologies existant uniquement chez l’adulte), ainsi que un report du programme de développement du produit en pédiatrie. Dans les deux cas, des justifications devront être explicitées dans le Plan.
Le Plan d’Investigation Pédiatrique devra être approuvé, avec ou sans modifications, par le Comité Pédiatrique de l’EMEA dans un délai de 2 mois après soumission.
Lors de l’évaluation d’une nouvelle demande d’AMM, la concordance entre les données pédiatriques fournies et celles initialement approuvées dans le cadre du Plan d’Investigation Pédiatrique, sera évaluée par l’autorité compétente. Si cette concordance n’est pas validée, l'AMM pourra être accordée, mais le produit ne sera pas éligible pour l’attribution d’une prolongation de l’exclusivité du brevet.
En cas de validation, les informations scientifiques concernant l’usage en pédiatrie seront indiquées dans les documents de l’AMM (exemple : indication thérapeutique, posologie chez l’enfant, précautions d’emploi particulières…).
Mis en place en juillet 2007, il comprend des membres du Committee for human Medicinal Products (CHMP), des experts en pédiatrie des états membres, ainsi que des spécialistes dans le domaine de la santé publique et des représentants d'associations de parents. Le Vice-Président est actuellement un représentant français.
Le Comité Pédiatrique a pour responsabilité l’expertise des différents aspects des médicaments en pédiatrie (recherche, pharmacologie, éthique, etc.). Sa mission principale concerne l’évaluation et l’approbation des PIPs. Les autres missions sont : avis consultatif sur la concordance entre le PIP et le dossier d’AMM, expertise pour le Comité des Médicaments Humains, le Réseau Européen de Recherche Pédiatrique, l’information spécifique en pédiatrie et élaboration de recommandations (guidelines) européennes.
La recherche clinique en pédiatrie apparaît peu développée en Europe. Afin d’améliorer les compétences en recherche pédiatrique au niveau national et européen, le règlement prévoit la mise en place d'un réseau européen d’investigation clinique en pédiatrie. Ce réseau sera basé sur les structures nationales déjà existantes, et sur les différents réseaux de centres d’essais cliniques. Cette organisation en réseau aura pour objectif de faciliter la conduite d’études cliniques de qualité, répondant aux besoins chez l’enfant, en évitant la redondance des investigations dans cette population.