Classement comme stupéfiant de la BZP

20/05/2008
Afssaps
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La ministre de la Santé, de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative vient de classer comme stupéfiant la BZP (1-benzylpipérazine) par arrêté publié au Journal officiel du 15 mai 2008. Cette décision fait suite à une proposition de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), en raison de la toxicité et du potentiel d’abus et de dépendance de cette substance.

La BZP (1-benzylpipérazine) est un stimulant du système nerveux central qui présente des effets semblables, mais moins puissants que ceux des amphétamines (environ 10% de la puissance de la D-amphétamine). Cette substance, utilisée à des fins récréatives, est notamment accessible sur Internet où elle est présentée comme un euphorisant (naturel ou à base de plantes) et comme une « alternative légale à l’ecstasy ». En Europe, la circulation de BZP a été signalée pour la première fois en 1999. Son utilisation semble augmenter depuis 2004.

La BZP est un dérivé de la pipérazine, substance utilisée depuis de nombreuses années comme vermifuge pour les animaux. En revanche, la BZP ne fait l’objet d’aucune utilisation thérapeutique chez l’Homme. Cette substance est néanmoins consommée dans un cadre festif, par voie orale ou par inhalation. Cette consommation est à l’origine d’effets tels qu’euphorie, agitation, insomnie, confusion, vomissements, douleurs abdominales, troubles cardiaques, hypertension artérielle et convulsions (crises d’épilepsie). Inhalée, la BZP provoque également des irritations des voies respiratoires, de la peau et des yeux.

Compte tenu des cas d’abus et de dépendance observés, de la toxicité de cette substance chez l’animal et de l’absence d’intérêt thérapeutique, la Commission nationale des stupéfiants et des psychotropes a rendu un avis favorable à l’inscription de la benzylpipérazine sur la liste des substances classées comme stupéfiants. Cet avis fait suite à l’évaluation de son potentiel d’abus et de dépendance menée par le réseau des Centres d’évaluation et d’information sur la Pharmacodépendance (CEIP) .

Parallèlement, l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT), avec le concours de la Commission européenne, d'Europol et de l' Agence européenne des médicaments (EMEA) a rendu un rapport européen d’évaluation des risques de la BZP. Ceci a conduit le Conseil de l’Union européenne à adopter, le 3 mars 2008, une décision visant à soumettre la BZP à des mesures de contrôle et des dispositions pénales dans tous les Etats membres de l’Union européenne (UE).

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