Eprex® est une érythropoiétine, stimulant la formation d'hématies à partir des cellules souches de la moelle osseuse. Commercialisée en France par les laboratoires Janssen Cilag, elle est indiquée dans : le traitement de l'anémie de l'insuffisant rénal chronique, l'anémie des patients présentant des tumeurs solides traités par chimiothérapie, les dons de sang autologues, et la chirurgie orthopédique majeure programmée.
En novembre 2001, suite à la notification d'une quarantaine de cas mondiaux d'érythroblastopénie, les autorités de l'ensemble des états membres de l'Union Européenne ont été amenées, à l'instigation de la France, pays rapporteur, à mentionner cet effet dans le Résumé des Caractéristiques du Produit (RCP), ainsi que la conduite à tenir en cas de survenue.
A cette date, les autorités de santé françaises (Afssaps) ont communiqué une première fois sur le risque d'érythroblastopénie chez des patients insuffisants rénaux chroniques, traités par Eprex®. Dans la plupart des cas les patients présentaient après plusieurs mois de traitement un échappement thérapeutique avec apparition d'une anémie sévère, et érythroblastopénie liée à la production d'anticorps anti-érythropoiétine.
A ce jour 124 cas mondiaux ont été répertoriés chez des insuffisants rénaux chroniques sous Eprex®, le plus souvent traités par voie sous-cutanée. Cet effet indésirable est rare mais sévère puisqu'il contre-indique tout traitement par une autre érythropoiétine et que malgré l'arrêt du traitement, la plupart les patients deviennent transfusion-dépendants.
S'il semble que l'origine de ces anémies sévères soit plurifactorielle, la littérature scientifique suggère que toutes les protéines exogènes ont un potentiel immunogène, particulièrement lorsqu'elles sont administrées par voies sous-cutanée.
Une nouvelle évaluation de l'ensemble des érythropoiétines est actuellement en cours à l'Agence européenne. Dans l'attente des résultats, l'Afssaps souhaite informer les prescripteurs d'Eprex® et les pharmaciens hospitaliers des recommandations suivantes :
- il est souhaitable d'utiliser la voie intraveineuse chez les patients insuffisants rénaux chroniques
- Lorsqu'il n'est pas possible d'utiliser la voie intraveineuse, il est nécessaire d'évaluer le bénéfice du traitement par Eprex® en prenant en compte les risques d'une administration sous-cutanée.
Contact : Henriette Chaibriant 01 55 87 30 18 - henriette.chaibriant@afssaps.sante.fr