Une actualité récente fait état de la toxicité rénale de plantes chinoises consommées dans un but amaigrissant. L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) souhaite apporter les éléments d’information suivants.
En Belgique, dans les années 90, une centaine de cas d'insuffisance rénale terminale (IRT) a été rapportée chez des patients ayant suivi un régime amaigrissant à base de plantes chinoises, notamment Stephania tetandra . L'enquête avait permis de conclure à la substitution accidentelle de Stephania tetandra par une plante toxique pour le rein : Aristolochia fangchi , en raison de noms chinois très voisins.
En France, ces deux plantes chinoises n’appartiennent pas à la Pharmacopée française et leur emploi en tant que médicament n’a jamais été autorisé.
En avril 1994, la notification de deux cas d’insuffisance rénale similaires aux cas belges a conduit au retrait de Stephania tetandra et d’Aristolochia fangchi et des produits en contenant. Par la suite, une enquête épidémiologique, menée par l’INSERM et l’ensemble des centres régionaux de pharmacovigilance, a permis d’identifier deux autres cas. 3 autres cas ont été notifiés plus récemment, portant à 7 le nombre de cas français rapportés chez des patients ayant consommé dans les années 1989-1992 des préparations contaminées par Aristolochia fangchi . Parmi ces 7 cas, une patiente est décédée en août 2000.
En 2000, l’Afssaps a eu connaissance de données nouvelles :
- le risque de développer un cancer des voies urinaires a été mis en évidence chez les patients ayant développé une insuffisance rénale sévère après avoir été exposés à Aristolochia fangchi
- des cas d’atteinte rénale ont été rapportés en Allemagne et au Royaume-Uni suite à la substitution accidentelle d’autres plantes par Aristolochia fangchi.
Dans ces conditions, et après avoir pris l’avis d’experts pharmacognostes, toxicologues cliniciens et épidémiologistes, l’Afssaps a pris les mesures suivantes:
- un courrier d'information et de recommandations a été adressé à l'ensemble des néphrologues et des urologues français en août et octobre 2000
- bien qu’aucun cas n’ait été identifié en France, et à titre de précaution, une interdiction d’utilisation des plantes appartenant à la même famille qu'Aristolochia fangchi ou susceptibles d'être substituées par Aristolochia fangchi, est en cours d’élaboration.
Enfin, l'Afssaps souhaite attirer l’attention du public sur les dangers liés à la consommation de préparations à base de plantes exotiques non autorisées par l'Afssaps ou hors des circuits officiels, notamment par correspondance, par démarchage ou sur Internet.
Contact : Henriette Chaibriant 01 55 87 30 18