Traitement hormonal substitutif de la ménopause (THS)

30/01/2003

Madame, Monsieur,

De récentes publications sur le traitement hormonal substitutif de la ménopause (THS) ont conduit l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) à revoir l’ensemble des données concernant les bénéfices mais aussi les risques liés à son utilisation.

En effet, une vaste étude américaine publiée en juillet 2002, portant sur plus de 16 000 patientes a montré que, contrairement à ce qui était escompté, le THS n’apportait aucun bénéfice en termes de prévention cardio-vasculaire. Cette étude confirmait par ailleurs que le THS augmentait le risque de survenue de cancer du sein et de thrombose veineuse.

  • L’augmentation de ces différents risques correspond à un nombre supplémentaire de 7 cas d’infarctus du myocarde, 8 cas d’accident vasculaire cérébral, 18 cas de thrombose veineuse profonde et 8 cas de cancer du sein pour 10 000 femmes traitées pendant un an par rapport à 10 000 femmes non traitées.
  • En revanche, dans cette étude, il a été observé une diminution de 6 cas de cancer colorectal et de 5 cas de fracture de hanche pour 10 000 femmes traitées pendant un an par rapport à 10 000 femmes non traitées.

Dans ce contexte, je souhaite vous informer des recommandations ci-jointes, issues de la réflexion menée à l’Afssaps relative à l’utilisation du THS. Ces recommandations sont basées sur l’ensemble des données cliniques et épidémiologiques disponibles à ce jour.

  • Les risques observés étant corrélés à la durée de traitement, les bénéfices du THS à court terme ne sont pas actuellement remis en cause par la communauté scientifique. Les indications restent donc inchangées : traitement des symptômes liés à la carence estrogénique, en particulier troubles vasomoteurs. Certaines spécialités sont également indiquées dans la prévention de l’ostéoporose.
  • Chez la femme ménopausée présentant des troubles fonctionnels liés à la carence estrogénique, un THS peut être instauré si la patiente le souhaite, à la dose minimale efficace, et ce tant que durent les symptômes.
  • Que la femme ait des troubles climatériques ou non, le THS garde un intérêt dans la prévention de l’ostéoporose post-ménopausique dans la mesure où des facteurs de risque d’ostéoporose sont identifiés.

Le THS ne doit pas être prescrit de manière systématique. Je vous rappelle que ce traitement doit être décidé au cas par cas en fonction du rapport individuel bénéfice/risque et qu’il nécessite d’être régulièrement, au moins une fois par an.

L’Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) des spécialités concernées sera modifiée afin d’intégrer les nouvelles données concernant le risque cardio-vasculaire.

Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, et Cher Confrère, l’expression de ma considération respectueuse.

Philippe DUNETON