Depuis 1994, à la suite d'essais cliniques démontrant qu'un traitement par AZT réduisait fortement le risque de transmission du virus du sida de la mère à l'enfant, ce médicament est couramment utilisé dans le traitement de femmes enceintes porteuse du VIH.
Depuis 1997, une recherche réalisée en France étudie sur 445 femmes les effets d'une association de deux médicaments, l'AZT et le 3TC, qui pourrait encore augmenter l'efficacité de cette prévention.
Au cours de l'année écoulée, deux cas d'atteinte neurologique sévère ayant entraîné des décès et six cas d'anomalies neurologique ou cardiaque ont été signalés chez des enfants nés de mères ayant suivi un traitement à l'AZT seul ou avec les deux médicaments associés,. Les examens réalisés ont montré une atteinte des mitochondries (constituants des cellules nécessaires à leur bon fonctionnement).
Le 31 mai 1999, lors d'une réunion organisée à l'initiative de la France, des experts américains et européens ont confronté les données collectées dans les différents pays et confirmé l'existence de cas d'atteinte des mitochondries sans démontrer la relation entre ces anomalies et les traitements par AZT et 3TC. Des enquêtes complémentaires seront donc menées.
Cependant, le bénéfice de l'AZT dans la prévention de la transmission mère-enfant du VIH n'est pas remis en cause et les experts continuent à recommander ce traitement, éventuellement associé à une césarienne programmée qui contribue également à la diminution du risque.
Il est toutefois apparu important que toute femme séropositive par le VIH soit informée du risque possible pour l'enfant à la suite des traitements antirétroviraux administrés pendant la grossesse. L'agence française de sécurité sanitaire des produits de santé adresse un courrier en ce sens à l'ensemble des médecins généralistes, obstétriciens, pédiatres et spécialistes du VIH.