Septembre 2019 |
Avril 2019
L'interdiction édictée par la décision du 2 avril 2019 n'a vocation à s'appliquer que sur le territoire français |
L’ANSM réalise une surveillance renforcée des implants mammaires, au travers :
Elle participe notamment au Comité de suivi des femmes porteuses d’implants mammaires qui se réunit régulièrement au Ministère de la santé et échange activement avec ses homologues européens et internationaux sur ce sujet pour recueillir toutes les données disponibles. L’ANSM met tout en œuvre pour améliorer la connaissance scientifique sur les implants mammaires et permettre ainsi d'améliorer leur sécurité d’emploi. >> En savoir plus sur les prothèses mammaires implantables |
Les implants mammaires sont des dispositifs médicaux destinés à restaurer ou augmenter le volume des seins. Ils sont utilisés dans les situations suivantes :
La plupart des implants mammaires sont constitués d’une enveloppe de silicone dont la surface externe peut être lisse ou texturée, et d’un produit de remplissage (sérum physiologique, silicone ou hydrogel). L’enveloppe, une fois remplie, est scellée par une pastille d'occlusion. Il existe également des implants avec une enveloppe en polyuréthane.
Leurs différentes caractéristiques (forme, texturation, produit de remplissage) permettent aux professionnels de santé de les choisir en fonction de l’anatomie de la patiente, de ses antécédents médicaux et de l’effet esthétique recherché.
La pose d’un implant mammaire nécessite au préalable une information éclairée de la patiente sur les risques liés à l’intervention chirurgicale et aux évènements indésirables liés à l’implant. Le chirurgien doit de ce fait fournir une brochure explicative à la patiente, incluant les effets indésirables susceptibles de se produire et les recommandations médicales appropriées. Ces informations sont disponibles sur le site du Ministère de la santé.
Documents d'informations pour les femmes avant toute pose
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Depuis 2001 en France, plus de 610 000 implants mammaires en silicone ont été vendus : environ 400 000 femmes seraient ainsi porteuses ou auraient porté ces implants. Actuellement, 8 sociétés commercialisent ce type d’implants en France. Pour rappel, les implants en gel de silicone PIP ne sont plus commercialisés. Ils ont fait l’objet de deux rapports spécifiques et de mises à jour régulières des données de vigilance. La dernière synthèse, publiée en juillet 2016 montre une stabilisation des cas de signalements par rapport au précédent paru en juillet 2015. |
Les signalements de cas de LAGC-AIM rapportés depuis 2011 ont justifié la mise en place d’actions de surveillance en coordination avec les autres institutions (Ministère en charge de la Santé, INCa et HAS) :
L’ANSM publie un état des lieux des caractéristiques des patientes et des prothèses mammaires impliquées dans les cas de LAGC signalés à l’ANSM.
A ce jour, comme mentionné dans le compte-rendu du CSST du 2 février 2018, les experts ont constaté que la texture est un facteur de risque accru mais que les données disponibles ne permettent pas d’apprécier le type de texture pouvant être plus impliquée dans la survenue d’un LAGC.
Compte tenu de l’augmentation des cas de LAGC-AIM depuis 2011, l’ANSM a en effet réuni à plusieurs reprises des Comités scientifiques spécialisés temporaires (CSST) composés d’experts indépendants :
Ce comité est composé d’experts en hématologie, chirurgie plastique, immunologie, biocompatibilité, toxicologie et tribologie. Il s’est réuni en mars, avril et juin 2015 afin de comprendre les causes d’apparition de cette pathologie.
Le comité a conclu qu’il était nécessaire :
Deux études financées par l’ANSM lancées en janvier 2016 suite au CSST visent à apporter des éléments d’explication sur le mécanisme d’apparition de cette maladie :
En 2018, l’ANSM a décidé de réunir un nouveau CSST chargé de donner son avis sur les études effectuées depuis 2015 et sur la nécessité d’actualiser les recommandations sur le risque de LAGC pour les femmes porteuses d’implants mammaires (avis d’experts de l’INCa).
Ce CSST, qui s’est réuni en février 2018, est composé d’experts compétents en chimie des polymères, biocompatibilité des matériaux, chirurgie plastique et reconstructrice, immunologie, toxicologie, anatomopathologie et tribologie. Il a également recueilli l’avis d’association de patientes et auditionné des professionnels de santé.
Les principales conclusions du CSST sont :
Les experts insistent également sur :
L’ANSM poursuit ses investigations sur la texture des implants mammaires et continue la surveillance renforcée des implants mammaires, tout en rappelant que les cas de LAGC restent rares.
A ce jour, les appellations des surfaces d’implant mammaire par les fabricants varient de « lisse» à « micro texturée » , « macro texturé » ou tout simplement « texturée » . Ces appellations ne correspondent aujourd’hui à aucune réalité objective, et de ce fait, selon les fabricants une même texture peut avoir des appellations différentes (ex : une appellation macro texturée peut correspondre à une texturée ou à une micro texturée pour d’autres fabricants).
Un travail d’harmonisation des appellations entre les fabricants et une classification physique des implants sont nécessaires pour l’information des utilisateurs et des patientes. Elle est également nécessaire pour permettre une analyse des données de vigilance. En outre, le travail de compréhension de cette classification doit permettre d’investiguer le lien éventuel entre LAG-AIM et texturation.
L’ANSM a donc financé en 2016 une étude sur l’ensemble des implants mammaires disponibles sur le marché français.
Le but de cette étude, réalisée par l’Institut Européen des Membranes (IEM), était d’identifier des paramètres physiques qui permettront de définir la texturation de la surface externe d’un implant mammaire, de manière à clarifier les appellations « lisse », « micro texturée » ou « macro texturée » utilisées aujourd’hui par les fabricants.
Cette étude vient confirmer la nécessité d’adopter au niveau européen une méthode de caractérisation de la surface des implants mammaires.
Le « Comité scientifique des risques sanitaires, environnementaux et émergents » de la Commission européenne a publié, le 19 octobre 2017, son rapport sur l’état des connaissances scientifiques concernant un lien éventuel entre les implants mammaires et le lymphome anaplasique à grandes cellules (LAGC).
Le SCHEER conclut que les données scientifiques actuellement disponibles sont insuffisantes pour effectuer une évaluation méthodologiquement solide des risques sur ce lien éventuel.
Des contrôles de conformité des implants mammaires mis sur le marché sont menés en coordination avec les autres autorités sanitaires européennes.
Pour renforcer l’évaluation des implants mammaires, il est demandé aux fabricants d’apporter des éléments techniques et des études sur leurs produits.
Parmi ces éléments, les données permettant de démontrer la biocompatibilité des implants mammaires à enveloppe texturée ont fait l’objet d’un contrôle par l’ANSM. Les premiers résultats ont été présentés dans le cadre du CSST organisé à l'ANSM le 02 février 2018.
Le règlement européen relatif aux dispositifs médicaux, entré en vigueur le 26 mai 2017 renforce les conditions de mise sur le marché des dispositifs médicaux implantables. Son application sera obligatoire à compter du 26 mai 2020. |
Plusieurs approches complémentaires ont été proposées pour suivre les femmes :