Les prothèses de hanche sont des dispositifs médicaux implantables. Ils permettent de remplacer l'articulation naturelle de la hanche lorsque celle-ci ne fonctionne plus correctement du fait principalement :
- d’une usure (coxarthrose)
- d’une fracture du col fémoral
L’ensemble tête fémorale et cotyle constitue le couple de frottement.
Le métal est dans tous les cas un alliage à base de chrome et de cobalt.
En 2013, environ 140 000 PTH de première intention ont été implantées en France. 3000 (soit 2%) sont de type " couple de frottement métal-métal" .
Six fabricants commercialisent des prothèses métal-métal : Mathys, Depuy, Biomet, Zimmer, Wright et Smith and Nephew
Le dysfonctionnement ou la rupture de l’implant peuvent être à l’origine d’une consultation voire d’une réintervention chirurgicale appelée "révision" .
Depuis 2012, plusieurs publications issues notamment des données de registres étrangers rapportent des taux de reprise des prothèses de hanche à couple de frottement métal-métal très supérieurs à ceux observés avec des prothèses ayant d’autres couples de frottement..
Ces reprises concernent particulièrement les implants avec têtes fémorales de gros diamètres.
Ce constat a conduit les différentes autorités sanitaires françaises et internationales à renforcer le suivi de ces dispositifs médicaux.
Ainsi :
La Food and Drug Administration américaine
(FDA) a organisé des auditions publiques en juin 2012 et publié en janvier 2013 une mise à jour des recommandations émises en 2011.
La commission européenne, sous l’impulsion de l’ANSM a :
Dans ce contexte l’ANSM , apporte aux chirurgiens orthopédistes de nouvelles recommandations sur l’utilisation de ces produits après avis de la Commission de suivi du rapport bénéfice/risque des produits de santé (01/07 et 14/10/14/2014) et de la Société Française de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique (SOFCOT)
Il convient d’éviter l’ensemble des prothèses de hanche à couple de frottement métal-métal chez :
- les femmes en âge de procréer
- les patients allergiques à des métaux
Pour éviter toute perte de chance à une catégorie de patients (homme jeune, avec une activité physique très intense, au ratio tête/col adapté, et un diamètre de tête fémorale ≥ 48 mm), il est recommandé de restreindre l'utilisation des prothèses de resurfaçage à ces indications très ciblées.
Il existe en effet un intérêt fonctionnel pour ce type de prothèses dans ces quelques rares situations cliniques très précises.
De plus cette chirurgie doit être réservée à quelques chirurgiens maîtrisant la technique opératoire spécifique à cet implant ainsi que le parfait positionnement de celui-ci.
L’ANSM recommande de se référer aux indications de pose ainsi qu’aux conditions d’encadrement mises en place par la HAS (http://www.has-sante.fr
).
On constate qu’ il n’existe à ce jour plus aucun produit de ce type sur le marché français. Néanmoins, la balance bénéfice /risque négative de ce produit conduit à ne pas recommander leur utilisation.
Ces prothèses sont équivalentes aux alternatives non métalliques ; elles peuvent continuer à être utilisées dans les indications et en fonction des modalités recommandées par la HAS.
Par ailleurs, en partenariat avec la SOFCOT et la société française de chirurgie de la hanche et du genou (SFHG), l’ANSM, a mis à jour les recommandations de suivi des patients implantés publiées en mars 2012.
Enfin, une évaluation de l’exposition aux ions métalliques relargués et des modalités de leurs dosages est engagée avec le comité de coordination de Toxicologie de l’ANSM.
Ce travail pluridisciplinaire (toxicologues cliniques et analytiques) sera conduit,sur la base d’une revue bibliographique exhaustive, quel que soit le type d’implant orthopédique métallique. Les recommandations de suivi des patients porteurs des prothèses de hanche à couple de frottement métal-métal sont susceptibles d’évoluer en fonction des résultats des travaux de ce groupe.