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Médicaments à base de plantes - Quels sont les risques?

L’utilisation des plantes médicinales est souvent fondée sur l’idée que les plantes sont un moyen naturel de traitement, dénué de tout risque. 

Pourquoi une plante qui soigne peut-elle être aussi toxique? 

  • les plantes ou extraits de plantes contiennent un ensemble de substances actives dont les mécanismes d'action ne sont pas toujours connus
  • la qualité des produits préparés à partir de plantes médicinales peut  varier en fonction de la qualité des plantes récoltées
  • la consommation de produits à base de plantes peut interagir avec un traitement médicamenteux

La toxicité des plantes peut être causée par différents facteurs intrinsèques :

Elle peut être due à un de ses composants  : les plantes médicinales sont des mélanges complexes de molécules diverses potentiellement toxiques telles les hétérosides cardiotoniques, certains alcaloïdes, les coumarines…

Elle peut être liée à la présence de composants qui altèrent chimiquement  les préparations à base de plantes, comme les métaux lourds ou les contaminants de type mycotoxines

Les produits à base des plantes peuvent contenir des contaminants toxiques  : pesticides et métaux lourds, pollens, champignons microscopiques ou moisissures susceptibles de causer des réactions allergiques et/ou toxiques.

L’identification imprécise des composants de la plante peut rendre toxique une préparation à base de plantes, notamment lorsqu’un de ses constituants, susceptible d’avoir des effets toxiques graves, n’est pas, ou mal identifié. (Lien vers rubrique falsification)

ATTENTION AUX INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES !

Certaines substances végétales ne doivent jamais être prises en même temps qu'un médicament classique.

Vous  prenez un traitement médicamenteux et utilisez  des produits à base de plantes?  Parlez-en à votre médecin !

En cas d’effets indésirables inhabituels, de diminution voire cessation subite et imprévisible de l’efficacité d’un médicament, il est important que le patient informe son médecin qu'il utilise des produits à base de plantes.

  • Certains constituants des produits à base de plantes peuvent modifier la fonction et/ou l’expression des systèmes de détoxication de l'organisme et provoquer des interactions avec des médicaments pris en parallèle.
  • Les phytothérapies et les médicaments conventionnels peuvent s’influencer mutuellement : par exemple, l’effet sédatif d’un hypnotique conventionnel peut être potentialisé en cas de prise concomitante d’un produit à base de plante(s) ayant des propriétés sédatives.
  • Le Millepertuis est un autre exemple d'interactions médicamenteuses entre une plante et des médicaments :  cette plante peut augmenter le métabolisme de certains médicaments et ainsi réduire leur efficacité. Il est important de toujours consulter un professionnel de santé avant d’associer le millepertuis  avec un médicament.
  • Certaines interactions sérieuses n’ont été découvertes et explicitées qu’après une utilisation durant de nombreuses années et à large échelle de certaines plantes.
Consultez la notice des médicaments : elle mentionne en détail les interactions

le millepertuis (Hypericum perforatum  L., parties aérienne)

Le millepertuis sous forme d’extraits éthanolique ou méthanolique peut provoquer une diminution ou une augmentation de l’effet thérapeutique d’autres médicaments par interactions médicamenteuses en majorant l’effet d’enzymes intervenant dans le métabolisme de certains médicaments: il ne doit notamment pas être pris avec les anti-coagulants, certains anti-épileptiques, la pilule contraceptive, ainsi que d’autres médicaments.

le ginkgo  (Ginkgo biloba  L., feuilles)

Les extraits de la feuille de ginkgo peuvent provoquer soit une augmentation de l’activité d’autres médicaments (tels que les anticoagulants) soit une diminution (tel que l’antirétroviral éfavirenz).

Médicaments contenant des préparations à base de plantes telles que les teintures ou extraits fluides à forte teneur en alcool  
Ces médicaments peuvent également provoquer des interactions médicamenteuses en majorant l’activité d’enzymes intervenant dans le métabolisme de certains médicaments.

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La publicité contribue à vous alerter sur les risques

La publicité auprès du grand public rappelle qu'un médicament peut exposer à des risques : elle est obligatoirement accompagnée de messages de prudence, incite à demander conseil au pharmacien et à lire attentivement la notice.
Le cas échéant, elle met en exergue l'âge limite d'utilisation du médicament ou avertit s'il ne doit pas être utilisé chez la femme enceinte.
La publicité permet également d'identifier le statut du produit, par exemple s'il s'agit d'un médicament, d'un  complément alimentaire ou d'un produit cosmétique.

En France, la publicité pour les médicaments est étroitement encadrée par des règles définies par le Code de la santé publique (CSP).
L’ANSM est chargée du contrôle a priori  des publicités diffusées auprès du grand public via différents canaux, comme la télévision, les sites internet, la presse, la radio ou l’affichage public… Elle contrôle également les publicités destinées aux professionnels de santé, notamment les médecins généralistes ou spécialistes, les pharmaciens d’officine ou hospitaliers, les chirurgiens-dentistes, les sages-femmes… Les professionnels reçoivent ainsi une information contrôlée. L’ANSM délivre un visa qui autorise la diffusion de la publicité pendant 2 ans.

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Déclarez les effets indésirables

Tout effet indésirable (réaction nocive et non voulue) lié à l'utilisation de médicaments à base de plantes doit être déclaré au système national de pharmacovigilance.

Cette déclaration peut être effectuée par les patients, les professionnels de santé, les laboratoires pharmaceutiques.

Les modalités et fiches de déclaration des effets indésirables  sont spécifiques à chaque acteur.

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