Diane 35 et ses génériques

Eléments de contexte

Lancement d'une procédure européenne de réévaluation du rapport bénéfice/risque

En février 2013, la France a lancé une procédure européenne de réévaluation du rapport bénéfice/risque des spécialités contenant l’association acétate de cyprotérone 2 mg et éthinylestradiol 35µg (Diane 35 et ses génériques) commercialisées en France depuis 1987. Cette procédure s’est inscrite dans un contexte de réévaluation du rapport bénéfice/risque des contraceptifs oraux.

Les données de pharmaco-épidémiologie montraient en effet un risque thromboembolique veineux multiplié par quatre chez les femmes recevant Diane 35, par rapport aux femmes ne prenant ni Diane 35, ni contraception orale. Il faut rappeler que ce risque connu avait été à l’origine de plusieurs modifications d’AMM depuis 1995.

De surcroît, les données de vente de Diane 35 et de ses génériques pour l’année 2012 faisaient apparaitre une proportion importante de prescriptions en dehors de son AMM (le traitement de l’acné légère à modérée chez la femme). Les médecins généralistes et les gynécologues prescrivaient en effet ces produits majoritairement à visée contraceptive.

Dans l’attente des conclusions de la procédure européenne, l’ANSM a suspendu les AMM de Diane 35 et de ses génériques le 21 mai 2013 en France.

Arbitrage de la Commission européenne

L’arbitrage de la Commission européenne, rendu le 25 juillet 2013, a conclu à un rapport bénéfice/risque favorable de Diane 35 et de ses génériques. Cependant, en raison du risque thromboembolique connu, l’indication a été restreinte et des mesures de minimisation du risque de ces spécialités ont été renforcées :

  • l’indication a été limitée au traitement de deuxième intention de l’acné modérée à sévère dans un contexte d’hyperandrogénie et/ou d’hirsutisme chez les femmes en âge de procréer (après échec d’un traitement topique ou d’un traitement antibiotique systémique).
    Il a également été précisé que ces spécialités ont une action contraceptive et qu’elles ne doivent donc pas être prescrites en même temps qu’un autre contraceptif hormonal.
  • les informations concernant le risque thromboembolique associé à l’utilisation de Diane 35 et de ses génériques ont été renforcées dans l’AMM (rubriques mises en garde et précautions d’emploi).
    Les facteurs de risque tels que l’âge, le tabagisme, l’obésité et l’immobilisation prolongée ont donc été pris en compte.
    De plus, un plan de gestion des risques a été demandé  aux laboratoires concernés, incluant la mise en place de mesures de minimisation du risque et notamment d’études d’utilisation du médicament.

Par ailleurs, Diane 35 et ses génériques font dorénavant l’objet d’une surveillance renforcée .

Suite à cette décision européenne, l’ANSM a donc levé la suspension des AMM.
Certaines spécialités ont été remises sur le marché français depuis janvier 2014, dans les indications restreintes précitées.
Une lettre a été adressée aux professionnels de santé concernés pour les informer de cette remise à disposition avec restriction de l’indication, modification des contre-indications et renforcement des mises en garde.

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Documents visant à minimiser le risque thrombolitique

Les documents visant à minimiser le risque thromboembolique associé à l’utilisation de Diane 35 et de ses génériques sont désormais mis à la disposition des professionnels de santé et des patientes :

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Données de vente de Diane 35 et de ses génériques

L’étude des données de vente de Diane 35 et de ses génériques montre une très nette diminution depuis 2012 où plus de 4 millions de plaquettes avaient été vendues (18/08/2014) application/pdf (253 ko).

  • Environ 70 000 plaquettes ont été vendues entre les mois de janvier et mai 2013 (les AMM de ces spécialités ont été suspendues à partir du 21 mai 2013), et 872 000 en 2014.

Il faut toutefois préciser que si 13 spécialités étaient disponibles sur le marché français avant la suspension de leurs AMM, seules 3 spécialités sont à ce jour commercialisées depuis leur remise à disposition en janvier 2014.