Des adjuvants sont ajoutés à la fabrication des vaccins inactivés et synthétiques pour augmenter la réponse immunitaire contre l’antigène microbien contenu dans le vaccin. Ils servent entre autres à donner le signal de danger pour que le système immunitaire soit activé et que le vaccin fonctionne.
Ils permettent aussi de réduire la quantité d’antigène par dose, de réduire le nombre de doses nécessaires pour assurer une bonne immunisation.
Les vaccins vivants atténués (comme rougeole-oreillons-rubéole) ne nécessitent pas d’adjuvant : ils sont suffisamment immunogènes .
Une vingtaine de vaccins pour enfants et adultes (env.13.3 millions de doses administrées par an) sans adjuvant (principalement le vaccin grippal) et une trentaine de vaccins pour enfants et adultes (env. 12.4 millions de doses par an) avec adjuvant (vaccins combinés) sont vendus en France [source ventes 2016].
L’ensemble des données disponibles conduisent aujourd’hui les experts à considérer les sels d’aluminium comme l’adjuvant de choix pour augmenter l’efficacité des vaccins dirigés contre des pathogènes requérant des taux importants d’anticorps pour leur prévention.
Les sels d’aluminium figurent parmi les adjuvants les plus utilisés dans le monde avec un recul d’utilisation de plus de 90 années et des centaines de millions de doses injectées.
De nouveaux adjuvants pour de nouveaux vaccins ont été développés, notamment des émulsions et des phospholipides. D’autres sont en cours de développement.
Noter que des adjuvants à base de phosphate de calcium ont été développés dans les années 70 mais ont été abandonnés par la suite. Des données de la littérature n’avaient pas permis de conclure ni à une meilleure tolérance ni à une meilleure adjuvanticité.
La myofasciite à macrophage" (MFM) est une entité histologique caractérisée par une infiltration de macrophages autour des fibres musculaires et des fascias au site d’injection. L’association de cette lésion avec l’aluminium utilisé comme adjuvant dans les vaccins est reconnue. La présence de nanoparticules d’aluminium dans les macrophages signe le tatouage vaccinal. La première description de la MFM a été publiée en 1998 par des chercheurs français. La surveillance des cas de MFM déclarées au système national de pharmacovigilance est assurée par un centre régional de pharmacovigilance. Entre 2002 et 2017 (au 15 septembre), 515 cas de MFM confirmée ont été déclarés. Les cas concernent majoritairement des femmes vaccinées contre le virus de l’hépatite B (2/3 des cas). La majorité des patients rapportent une survenue de signes cliniques dans l’année suivant la vaccination aluminique. La majorité des observations sont rapportées à distance de la date de début des symptômes, le délai pouvant être de plusieurs années. Un premier pic de déclaration a été observé entre 2002 et 2004 et correspondait à des cas survenus principalement au milieu des années 90, lors de la campagne de vaccination contre le virus de l’hépatite B. Un second pic observé en 2013 correspond à des déclarations en provenance du centre de référence des maladies neuromusculaires du CHU de Créteil. Une vingtaine de cas ont été déclarés entre le 1er janvier 2015 et le 15 septembre 2017 mais pour tous, le début des signes cliniques est antérieur à cette période. Depuis 2002, aucun cas déclaré n’est survenu chez des enfants de moins de 2 ans. Un seul cas était âgé de moins de 10 ans (8 ans).
L’Académie de médecine en 2012, le Haut Conseil de la Santé Publique en 2013 puis l’Académie de Pharmacie en mars 2016 ont publié des rapports sur les adjuvants et les vaccins. Lire aussi
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